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27/04/2010

Bienvenu dans le monde de l’économie mafieuse

Michael Werbowski

Vous souvenez-vous de la « Reaganomics » ? Ce sont les politiques décrites ou tournées en dérision sous de nom d’« économie trickle-down, » qui mènent à des réductions d'impôts colossales en faveur des richissimes et à la montée des dépenses de défense. Ces préceptes, ont aussi conduit à la débâcle qui précéda celle du prêt préférentiel (subprime), connue sous le nom de Crise de l’épargne et du prêt (Savings and Loans crisis). De 700 milliards à l’époque, la dette nationale a bondi à 3000 milliards de dollars. Par dessus le marché, de plus grand créancier du monde, les États-Unis sont passés le plus grand emprunteur. Les États-Unis sont à présent criblés de dettes.

La version actuelle de l’économie reaganienne consiste en une variété bien plus pernicieuses de cupidité ubuesque. Appelons « mafio-économie » cette maladie, ou politique économique visant à enrichir les plus riches des riches tout en appauvrissant la classe moyenne et les dépourvus de très bonne relations avec les centres de pouvoir. Cette mafio-économie règne en maître sur la planète. Il suffit de faire un tour dans la banlieue d’une ville de pays pauvre, comme Istanbul, Mexico, Le Cap, ou même de pays riche, comme peut-être une importante citée nord-américaine, et l’on peut voir des signes tangibles de ce phénomène. D’énormes manoirs sur des terrains tentaculaire, construits comme des châteaux médiévaux, avec tourelles (et caméras de surveillance sur les parties hautes), entourés de portails et de clôtures de fer et de détails de sécurité secrets. Ce sont les étalages criards de l'argent gagné dans la mafio-économie. La mafio-économie est un concept né des amarres idéologique de la mondialisation et est associée aux bases pratiques des « politiques d'ajustement structurel » du FMI et de la Banque mondiale. Elle peut attribuer son succès au « capitalisme de copinage » (1) qui domine à la fois aujourd'hui le marché avancé et émergent de l’économie du monde entier.

C'est la forme la plus grossière et la plus criminelle du capitalisme qui ait jamais existé dans l’histoire moderne et post-moderne. Ce n'est pas basé sur le profit à des fins de promotion sociale ou de diffusion des richesses de haut en bas, mais ça repose sur la recherche du profit pur, uniquement par intérêt de gain personnel et sans se soucier des conséquences et du coût de ce modèle économique sur la société dans son ensemble et des effets négatifs à long terme. Mener une vie honnête est anathème pour ce dogme ignoble.

C’est plutôt entièrement basé sur l'enrichissement grâce à des moyens délictueux exclusivement, comme le trafic de drogue, le blanchiment d'argent, l’escroquerie des prêts avalisés par le gouvernement, des magouilles à la Ponzi, et des PPP (partenariats public-privé, qui frustrent les gouvernements et tondent le contribuable grâce à la collusion des fonctionnaires qui touchent des pots de vin). La vénalité et la criminalité sont les valeurs les plus chères de la mafio-économie. [Ndt : La mafio-économie est aussi basée sur les guerres, et surtout sur les fausses sciences, pour faire du fric au détriment de la santé des pigeons.]

Ce système compte sur la peur et l'intimidation des masses, grâce à des réseaux de sécurité publique et privée, imposés par des organisations criminelles et les « gangsters de Wall-Street » (Goldman Sachs et compagnie) de mèche avec leurs « capo, » les politiciens et les responsables de la réglementation. Il repose sur le vol à grande échelle du patrimoine de la nation (c’est-à-dire des Finances et des contribuables) au détriment du bien-être économique et de la stabilité financière de la nation. C’est du brigandage aveugle de deniers publics, non pas dans l'intérêt public, mais uniquement dans l'intérêt corporatif, militaire et financier, et de quelques gangsters obtus en pompes « Gucci » et costards de soie. Le corollaire ou les conséquences de la mafio-économie est dans la montée des cartels de la drogue qui rivalisent en Occident avec les États membres de l'OCDE comme au Mexique. Ou dans les récoltes exceptionnelles de production d'héroïne ou la culture du pavot dans d'autres narco-États comme l'Afghanistan. Cette forme de dégénérescence du capitalisme est fondée sur la corruption, les pots-de-vin, le truquage des offres publiques et des élections, la monopolisation, le racket, l'extorsion et la fraude à grande échelle. Si la mafio-économie était vendus sous une marque de tabac ou de cigarettes, l'étiquette de mise en garde indiquerait probablement : « Ce produit est dangereux pour la citoyenneté et la démocratie. »

(1) Système dans lequel la réussite en affaires dépend de relations étroites entre gens d'affaires et représentants du gouvernement. Il peut être exposé par le favoritisme dans la distribution des permis légaux, des subventions gouvernementales, des allégements fiscaux spéciaux, etc. Le « capitalisme de copinage » surgit, croit-on, quand le clientélisme politique se répand dans le monde des affaires ; les amitiés égoïstes et les liens familiaux entre hommes d'affaires et gouvernement influencent l'économie et la société dans la mesure où elles corrompent le service économique public et les idéaux politiques.


http://www.alterinfo.net/Bienvenu-dans-le-monde-de-l-economie-mafieuse_a45350.html

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