Le taux de départ en vacances a légèrement augmenté du milieu des années 1980 jusqu’à la fin des années 1990. Depuis, il s’est sensiblement réduit, passant de 66 à 54 %, selon les données du Crédoc (lire en ligne). Chaque année, une vingtaine de millions de personnes ne partent pas. Selon l’Insee (Insee première n°1093 - juillet 2006) 37 % de ceux qui ne sont pas partis l’ont fait faute de moyens, contre 20 % par choix, 15% pour des raisons de santé et 10% pour des raisons professionnelles.
Ces inégalités se retrouvent aussi dans le type de congés : les plus modestes préfèrent les longues vacances estivales (17 à 18 nuitées), principalement dans la famille, alors que les plus aisés partent moins longtemps, mais plus souvent, de préférence en circuit, à l’étranger et à l’hôtel.
Taux de départ en vacances selon la catégorie sociale
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Presque tous les cadres supérieurs partent en congés contre un peu plus de 40 % des ouvriers. Malheureusement, les données 2009 ne sont pas comparables avec les précédentes. Sur une longue période, le taux se maintient à un niveau élevé pour les cadres supérieurs et il stagne pour les couches moyennes et populaires. Dans un contexte de ralentissement des hausses du pouvoir d’achat, il est possible que les vacances soient passées au second plan vis-à-vis d’autres dépenses. Le revenu est en effet un élément crucial (voir ci-dessous).
Taux de départ en vacances selon les revenus
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Le niveau des revenus détermine en grande partie le fait de partir en vacances ou non : seuls 37 % des foyers aux revenus inférieurs à 900 € mensuels sont partis en 2009, contre 80 % de ceux qui disposent de plus de 3 100 euros. De fait, un budget vacances pour une famille peut représenter plusieurs milliers d’euros : impossible pour la majorité des bas salaires.
Les vacances des 5-19 ans
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Pour un peu plus d’un quart des enfants de 5 à 19 ans, les vacances ne sont pas synonyme de départ du domicile, selon les données de l’Observatoire des vacances et des loisirs des enfants et des jeunes (OVLEJ). Le taux de départ est particulièrement faible chez les enfants d’agriculteurs (46 %), de retraités (40 %), d’inactifs (44 %) et d’ouvriers (34 %). Une fraction très minime des enfants des catégories les plus aisées, de l’ordre de 3 %, ne part pas en congés contre plus de 40 % des enfants des familles les plus démunies.
Des aides au départ en vacances inéquitablement réparties
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Un peu plus d’un quart des 5-19 ans dont le revenu annuel de la famille est compris entre 46 000 et 68 000 euros partent en vacances grâce à des aides de comités d’entreprise. A peine 6 % de ceux dont le revenu de la famille est compris entre 9 000 et 12 000 euros par an bénéficient d’aides de la Caisse d’allocations familiales (Caf) pour espérer quitter leur domicile pendant les vacances solaires, aucun de ceux-là ne reçoit d’aides de comités d’entreprise.
La population aux revenus les plus bas ne dispose pas des aides au départ proposées le plus souvent par les comités des grandes entreprises et qui profitent plutôt aux enfants des cadres supérieurs. Quant aux aides des Caf, elles semblent mal réparties et ne ciblent pas en priorité les familles qui en auraient le plus besoin.
En savoir plus : "Les vacances 2004", Insee résultat n°86, coll. Société, Insee, octobre 2008. Lire en ligne.
http://www.inegalites.fr/spip.php?article94
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