Mais il est aussi intéressant de noter qu'au sein de la Miviludes, on trouve aussi Dominique Versini, actuelle "Défenseure des enfants", prompte à militer pour l'entrée de plus de psychiatres et psychologues dans les écoles, dans les centres éducatifs fermés (1), etc., mais surtout ancienne Directrice internationale de la communication chez Servier, le médiatique laboratoire dont on a beaucoup parlé avec l'affaire du Médiator.
Dans son rapport du 13 juillet 2010, Dominique Versini cite le député Michel Zumkeller, qui dans son propre rapport « sur la prise en charge sanitaire, psychologique et psychiatrique des personnes mineures », fait la promotion d’expérimentations dans le sens d'une systématisation des "soins" psychiatriques pour les enfants difficiles dans les centres éducatifs fermés. Bien entendu ces "soins psychiatriques " dès l'enfance sont une manne pour l'industrie pharmaceutique qui fabrique les antidépresseurs et antipsychotiques, puisque les traitements, quand ils sont commencés, ne peuvent plus s'interrompre et sont parfois pris à vie…
Or ce député (Zumkeller, député UMP du Territoire de Belfort) est le député qui a le plus harcelé de questions le gouvernement sur le sujet de la lutte anti-secte ces dernières années. Un cheval de bataille qui ne peut qu'interpeler. En cherchant un peu, on se rend compte que c'est aussi lui qui prenait la défense du Médiator en Mars 2010 (question 74657 à l'assemblée nationale, publiée le 23 Mars 2010), après que l'AFSSAPS a finalement (après 10 ans) décidé la suspension d'autorisation. Défendre le Médiator, et donc les intérêts de Servier, laisse songeur de la part d'un ancien comptable sans aucune formation médicale…
On trouve aussi à la Miviludes le docteur Irene Kahn Bensaude, Présidente de la section santé publique du Conseil national de l’ordre des médecins, grande défenseure de la psychiatrie et de l'augmentation du nombre de psychiatres dans le pays et le psychiatre Philippe-Jean Parquet. On s'étonne moins de la déclaration du Président de la Miviludes à Lyon le 2 décembre, qui regrettait que la loi ne permette pas d'interner les membres de sectes dans des institutions psychiatriques en les mettant sous tutelle. Quand on voit que l'un de ses objectifs annoncés ce même jour est la mise à mort des "médecines parallèles", on comprend quels sont les intérêts défendus ici.
J'ai déjà à de nombreuses reprises évoqué les collusions existant entre le monde psychiatrique et l'industrie pharmaceutique et je ne m'étendrais pas dessus aujourd'hui. Il suffit de comprendre que la manne des "médicaments psychiatriques" est source de milliards pour les labos, et que ces "médicaments" (qui n'en sont pas) sont les plus dangereux existant aujourd'hui sur le "marché".
Mais cette dangereuse relation existant entre la lutte dite "antisecte" (qui aujourd'hui concerne tous les praticiens qui n'entrent pas dans le moule des labos) et la défense des intérêts de l'industrie pharmaceutique n'est pas nouvelle. Le sénateur Nicolas About (centre), est celui qui a créé la loi "About-Picard", qui est la première (et unique) loi qui ne concerne que les sectes (sans pour autant définir ce qu'est une secte, laissant la porte ouverte à une chasse aux sorcières large et arbitraire). Et ce sénateur n'est autre que l'ancien directeur des relations médicales aux Laboratoires Servier de 1981 à 1985, puis responsable de communication médicale dans le groupe Sanofi en 1988. Et en 2009 il était encore en relation avec le groupe Servier au point de présenter un site au Brésil à la demande de Servier (voir ici). Tout ça alors qu'il est actuellement membre de la commission des affaires sociales du Sénat…
Alors, soyons clairs, je ne sais pas si les sectes sont réellement une alternative aux dangers s'une surmédicalisation psychiatrique de la population, ni si elles représentent une menace pour les intérêts de l'industrie pharmaceutique au point ou celle-ci semble le considérer. Je ne sais pas si les médecins et thérapeutes qui utilisent des médecines dites "traditionnelles" ou "non conventionnelles" sont des sectes ou pas (bien que ça me semble plutôt être le contraire, lorsque je vois les exactions de certains grands labos sur la population). Mais ce que je sais aujourd'hui, c'est que ceux qui prétendent lutter contre les dérives sectaires semblent avoir d'autres intérêts à défendre que la sécurité de mes concitoyens et concitoyennes. Des intérêts qui font certainement plus de morts que tous les thérapeutes libres confondus (charlatans compris).
(1) Dans son rapport du 13 juillet 2010 « Enfants délinquants pris en charge dans les Centres éducatifs fermés : 33 propositions pour améliorer le dispositif », Dominique versini propose d' "harmoniser les pratiques professionnelles, notamment en garantissant la présence effective de pédopsychiatres au sein des structures", et de systématiser les soins psychiques pour les enfants "incassables".
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