ROBERT GIL
Ces dernières années nous avons passé notre temps à distribuer de l'argent aux riches afin qu’ils soient plus riches. Nous avons donné tout ce qu'ils voulaient aux banques et aux grosses entreprises. Nous avons appauvri les pauvres pour qu'ils deviennent plus pauvres. Nous avons étranglé économiquement les classes moyennes et endetté la nation. Cela, nous l'avons parfaitement réussi !
Alors que les familles de salariés arrivent difficilement à joindre les deux bouts, et voient sans cesse diminuer leur pouvoir d'achat, des petits malins se partagent des milliards d'euros de bonus, en contrepartie de bien peu de contraintes. Chaque jour des millions de travailleurs se battent pour garder leur emploi et conserver un toit sur la tête de leur famille. Ceci est la loi du marché !
Alors que certains sont obligés de dormir dans leur voiture, et manger de la nourriture de deuxième zone, la presse people se réjouit des commandes record de champagne et de caviar qui n’est ni plus ni moins qu’une arrogante provocation en direction de tous ceux qui souffrent, et la population reste anormalement passive face à ce scandale. Sommes-nous définitivement domestiqués ?
Les escrocs du secteur financier, qui ont mis l’économie à genoux, poussent des hauts-cris lorsqu’on évoque la perspective de règlementer les marchés. Leur extravagantes prises de risque leur rapportent des avantages extraordinaires, des chèques de paie de plusieurs millions d'euros et des maisons grandes comme des châteaux. Mais le public doit être là pour les aider lorsqu’ils sont en difficultés.
Il existerait des entreprises que l'on doit sauver à tout prix, même si cela entraîne la ruine des finances de l'État et met en péril le niveau de vie des gens ordinaires. Quel sens tout cela a-t-il ? Si une société doit être sauvée avec de l'argent public alors qu'elle revienne au public : nationalisons-la !
Plutôt que de continuer à donner de l'argent à des entreprises qui licencient et délocalisent, aidons les salariés qui le désirent à les reprendre en autogestion. Instaurons une échelle de salaire décente. Ne laissons pas des sociétés devenir plus riches que les Etats, car c'est la porte ouverte à la corruption, et les gouvernements deviennent leur vassal. Notre président est le fondé de pouvoir des multinationales, il est loin d'être le président de tous les français !
Nous ne pouvons pas continuer à transférer la richesse de la nation à ceux qui sont au sommet de la pyramide économique - ce que nous avons fait depuis environ trente ans - tout en espérant qu’un jour, peut-être, les avantages de ce transfert se manifesteront sous la forme d’emplois stables et d’une amélioration des conditions de vie de millions de familles qui luttent pour y arriver chaque jour.
Cet argent n’atteindra jamais le bas de la pyramide. Nous sommes fous de continuer à y croire. Il faut instaurer des règles, le capitalisme prospère sur l'absence de règles. En 30 ans ce sont 10% du PIB qui sont passés de la poche des salariés à celle des actionnaires : c'est-à-dire 160 milliards d'euros par an qui sont détournés dans les caisses de ceux qui ne travaillent pas au détriment de la France qui se lève tôt.
Conscience Citoyenne Responsable
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