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11/05/2010

Ni krach financier ni chaos social

Patrick LE HYARIC

La création, enfin, d’un fonds d’entraide et de solidarité européenne que nous avions souhaitée, marque un tournant important dans l’histoire de la construction européenne. Elle vient tard, malheureusement. Ce qui prouve que le traité de Lisbonne ne rend pas les institutions européennes plus efficaces. D’autre part, la création d’un tel fonds n’a été possible qu’en contournant les traités de Lisbonne et de Maastricht. Tant mieux ! Si cet outil servait réellement à racheter des dettes insupportables des États et d’autres institutions publiques et à créer des conditions de leur refinancement à très bas taux d’intérêt en lien avec la Banque centrale européenne, ce serait utile. Malheureusement, Mme Merkel, M. Sarkozy, Olli Rehn, le commissaire européen, et Obama répondent en chœur qu’il s’agit de « mesures énergiques pour redonner confiance aux marchés ».

La question de l’utilisation et de l’orientation de ce fonds doit donc maintenant faire l’objet de la mobilisation des populations pour qu’il soit orienté vers des objectifs sociaux, de sécurisation du travail et de développement humain durable, et non pas pour rassurer les pieuvres du capitalisme international. D’autre part, on ne peut accepter que l’activation de ce fonds au service d’un pays soit conditionnée à la mise en place de plans de superaustérité. C’est ce qui est proposé avec le renforcement du pacte dit de stabilité, qui est un corset étouffant pour les dépenses sociales et publiques utiles. Pire ! Il est envisagé désormais de priver certains États de leur droit de vote au sein du Conseil et dans d’autres institutions s’ils n’appliquent pas cette régression sociale.

Refusons cet encasernement des peuples européens sous la dictée des marchés financiers. Cela aggraverait encore les injustices et les inégalités. Refusons à la fois le krach financier comme le chaos social ! Cela serait inefficace car il n’y a pas d’Union européenne possible sans progrès social, sans relance du pouvoir d’achat, sans soutien à des investissements utiles et écologiquement soutenables. Il convient au contraire de reconnaître clairement et nettement que les traités européens sont devenus inefficients et caducs. Dans le même temps, les peuples, les Parlements, les collectivités locales, les organisations syndicales et sociales, les associations altermondialistes devraient pouvoir reprendre la main et agir en faveur d’une grande initiative politique européenne pour élaborer un nouveau traité pour une Europe sociale, solidaire, écologique et pacifique.

La Banque centrale européenne doit devenir un instrument public, en lien avec le système des Banques centrales nationales, pour impulser un crédit de type nouveau. Elle ne doit pas s’interdire de la création monétaire supplémentaire. Cela devrait d’ailleurs amener à réfléchir sur la nécessité de la nationalisation de tout ou partie du système bancaire pour un crédit public utile aux êtres humains contre les marchés financiers. Il n’y aura d’ailleurs pas d’Europe sociale, solidaire et écologique sans revenir à de grands systèmes de services publics pour la sécurité du travail comme pour la Sécurité sociale et la santé, la sécurité pour les retraités comme pour tous les biens communs humains. Une nouvelle Europe est également conditionnée à la réduction des budgets militaires et à une fiscalité harmonisée sur le capital contre le principe meurtrier de « concurrence libre » et de « compétitivité » à outrance. Avec la pétition de l’Humanité, qui rencontre un grand succès dans toute l’Europe, de nouvelles initiatives de débats et de coélaborations de propositions pour une nouvelle Europe sont nécessaires.

http://www.humanite.fr/Ni-krach-financier-ni-chaos-social

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