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11/01/2009

« Ruptures scolaires » et « déscolarisation » des collégiens de milieux populaires : parcours et configurations

Mathias MILLET et Daniel THIN - Université Lumière Lyon 2 - Groupe de Recherche sur la Socialisation - (UMR 5040 CNRS)

"Nous voudrions insister sur le fait qu'on ne peut comprendre les parcours de « ruptures scolaires » des collégiens de milieux populaires, en isolant une des dimensions qui le constituent. En étudiant simultanément l'histoire familiale, les parcours scolaires, les relations de quartier ou les relations de sociabilité juvénile des collégiens, il s'agit de dépasser la recherche de l'élément déterminant ou la construction de types explicatifs qui s'opposeraient (la famille vs le groupe de pairs vs l'école). Loin d'envisager « ruptures scolaires » et « déscolarisation » comme le pur produit des conditions familiales d'existence ou de la socialisation familiale, comme la conséquence directe des relations juvéniles des collégiens, ou encore comme le simple résultat de la scolarisation, il importe de reconstruire la configuration des relations d'interdépendance sociales, matérielles, cognitives dans lesquelles sont pris les « collégiens en voie de déscolarisation ». Il faut pouvoir rappeler, à chaque moment de l'analyse et à l'occasion de l'évocation successive des différents traits pertinents des parcours, comment chaque dimension des parcours s'imbrique à d'autres qui les rendent possible voire les renforce, et sans lesquels elles n'auraient ni le même sens ni le même effet. En d'autres termes, chaque dimension pertinente du parcours (familiale, scolaire, amicale, cognitive, etc.) suppose les autres aspects comme conditions de possibilité. C'est là un argument fondamental de la recherche dont l'oubli ferait perdre l'essentiel de l'interprétation des parcours." - Texte intégral

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