La Bande de Gaza est un camp de réfugiés palestiniens qui est maintenu comme tel par Israël avec le concours de l’Occident comme étant un territoire destiné à contrôler les destinées de tout un peuple, celui de la Palestine, Héritage de la création de l’État d’Israël en 1948 la Bande de Gaza s’avère d’ores et déjà une prison ou un camp de détention à ciel ouvert, bien délimité et emmuré et dont les accès sont contrôlés à l’instar de tout établissement pénitentiaire dans le monde. L’administration des affaires politiques, économiques et sociales de ce territoire est sous la gouverne du Hamas depuis 2007. Il s’agit d’un état de fait qui s’est matérialisé à l’intérieur d’un processus démocratique, la population de Gaza ayant donné sa préférence pour le Hamas et rejeté par le fait même l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas dont l’autorité ne s’exerce désormais que sur la Cisjordanie (cartes 1 et 2).
Carte 1. Localisation de la Bande de Gaza
Source : http://globe.blogs.nouvelobs.com/archive/2007/06/16/vers-deux-etats-palestiniens.html
Carte 2. La bande de Gaza
I. L’agression armée d’Israël contre Gaza et le Hamas
La politique de l’État d’Israël vis-à-vis des mouvements de résistance des Palestiniens contre l’occupation d’Israël des terres qui appartiennent de droit aux Palestiniens s’est développée, au cours des dernières décennies, autour d’un concept de domination hégémonique sur le peuple palestinien. Tous les pourparlers, négociations, médiations dans la recherche de la paix n’ont pas pu se faire dans un rapport d’égal à égal et c’est l’une des raisons pour laquelle les efforts diplomatiques ont été voués à l’échec ou n’ont pas connu de lendemains prometteurs. Des traités ont été signés, mais ils l’ont été dans un contexte donnant toute la légitimité à Israël au détriment des droits fondamentaux du peuple palestinien. Nous nous référons ici aux Accords de Camp David de même qu’aux conclusions des discussions à l’intérieur du processus d’Oslo. Même la proposition de créer un état palestinien n’a jamais été développée dans un contexte d’une véritable velléité d’un règlement durable dans les relations entre Israël et les Palestiniens.
C’est dans cette atmosphère d’une confrontation inégale entre une puissance militaire (l’une des plus importantes dans le monde) appuyée et largement supportée sur tous les plans par les puissances occidentales qu’Israël a maintenu une politique d’apartheid systématique vis-à-vis du peuple palestinien. Les opérations armées conduites par Israël depuis le 27 décembre dernier ne sont que la poursuite de ce processus politique.
Israël justifie ses interventions armées actuelles contre Gaza et le Hamas en ayant pour objectif de détruire les bases de lancement des roquettes effectué par les branches armées du Hamas sur le territoire d’Israël et d’assurer ainsi la sécurité des habitants vivant à proximité de la Bande de Gaza. Dans les faits, il ne s’agit pour Israël qu’un élément à la base de son agression contre Gaza; Israël cherche avant tout à affaiblir la puissance du Hamas voire même, sinon à le rayer de la carte, du moins à le convertir de facto non seulement en un mouvement terroriste inscrit sur la liste de Washington, mais à le criminaliser aux yeux de l’opinion publique internationale. Toutes les interprétations concernant la responsabilité entourant la rupture de la dernière trêve illustre bien que la raison du plus fort finit toujours par triompher et c’est ce qui semble se dessiner jusqu’à présent.
II. Des efforts diplomatiques pour un cessez-le-feu bien timides ne faisant que déplorer le sort vécu par les habitants de Gaza
Dès le début des bombardements aériens un responsable du Hezbollah libanais, Hachem Saffieddine, a résumé la chose de manière concise et forte. « Les Américains ont pris la décision, les Israéliens l’ont exécutée et les Arabes ont été complices ».
À nos yeux, par la suite, les déclarations de quelques états condamnant les bombardements aériens ainsi que l’offensive terrestre de même que les déclarations plutôt laxistes du secrétaire général de l’ONU ont été très timides et, dans la majorité des cas, ont minimisé la part réelle de la responsabilité d’Israël dans ces opérations d’envergure. Encore une fois, l’État hébreu semble être encore considéré comme la victime qui ne fait que se défendre ou ne fait que mener des opérations dites préventives contre le terrorisme. Les efforts diplomatiques déployés pour en arriver à un cessez-le-feu s’avèrent ainsi dérisoires par rapport à l’ampleur de la tragédie que vit le peuple palestinien laissé seul à lui-même. Depuis le 27 décembre 2008 une partie importante des infrastructures publiques ont été détruites, plus de 600 palestiniens ont été tués et près de 3 000 autres ont été blessés.
Dans une déclaration récente, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, « a critiqué…sans le nommer le président français Nicolas Sarkozy qui achevait une tournée au Proche-Orient, estimant que ses efforts en vue d'une trêve dans la bande de Gaza n'avaient aucune valeur ».
« L'Europe n'a aucun poids. Elle réclame d'Israël une trêve pour des raisons humanitaires, mais celui-ci fait la sourde oreille. Elle propose une initiative politique, mais personne ne l'écoute », a affirmé Nasrallah dans un discours diffusé sur grand écran devant des milliers de partisans dans la banlieue sud de Beyrouth.
« Elle (l'Europe) condamne la victime et soutient le bourreau, et là encore le bourreau ne l'écoute pas », a-t-il insisté. »
Plusieurs questions sur ce conflit armé posées dans les derniers jours sont restées sans réponses. Quelles sont les véritables visées d’Israël dans cette opération qui peut sembler suicidaire à moyen terme pour beaucoup d’Israéliens en présumant que les branches armées du Hamas sont mieux préparées? Réaffirmer sa suprématie politique et militaire au Moyen-Orient après avoir essuyé un cuisant revers en 2006 au Sud-Liban? Répondre à un ordre de Washington qui envisage depuis déjà quelques années, une attaque à l’arme nucléaire contre l’Iran qui serait conduite principalement par l’armée israélienne? Engendrer un climat d’instabilité propre à déstabiliser ou tester les régimes favorables aux mouvements de résistance islamistes dans la région comme la Syrie et l’Iran?
Israël, par la voie du ministre de la Défense, a déclaré à plusieurs occasions qu’Israël ne voulait pas réoccuper la Bande de Gaza et, encore moins, assumer les coûts de la reconstruction et de la restauration des services publics. Est-ce qu’il ne s’agit ici tout simplement pas d’une phase additionnelle dans le processus d’extermination du peuple palestinien qui a été précédée par l’installation systématique des colonies juives dans les territoires occupés et par la construction du Mur de la honte au cours des dernières années venant ainsi annihiler toute tentative sérieuse de création d’un état palestinien viable sur un espace vital continu? Il est clair cependant que le mouvement de résistance du Hamas dans le monde arabe va sortir glorifié dans cette autre aventure belliqueuse d’Israël et qu’en cette matière il n’est pas sûr que les citoyens israéliens soient désormais très enclins à apporter leur appui à leur gouvernement comme ils l’ont démontré au cours des dernières semaines.
in Mondialisation.ca
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