Par définition, les inégalités profitent... aux catégories les plus favorisées : les revenus élevés, les mieux diplômés, les mieux placés dans l’emploi, les hommes, les "français de souche", les générations qui ont profité des Trente glorieuses, etc. Ces catégories ont toujours pour intérêt à transformer les "inégalités" en "différences" (voir "Qu’est-ce qu’une inégalité ?") ou à relier ces écarts à leur "mérite" personnel (voir "Qu’est-ce qu’une inégalité juste ?") pour légitimer leur situation. C’est ainsi que les femmes sont destinées à faire le ménage et s’occuper des enfants, les jeunes sous-payés du fait de leur inexpérience, etc. Il y a parfois du vrai, mais pas toujours : toute la difficulté est de faire la part des choses...
Dans le domaine des revenus, les couches supérieures vivent de mieux en mieux. Les revenus de certains sont démesurés (voir notre article), ils peuvent atteindre plusieurs siècles de Smic par an. Certains secteurs, de l’industrie du luxe aux cours de soutien scolaire bénéficient directement de l’accroissement des écarts de niveau de vie. Pour les particuliers, ce sont des écarts de revenus importants, associés à de fortes subventions publiques (en diminutions d’impôt) qui permettent l’emploi de femmes de ménage ou de jardiniers... Bref, la réouverture des inégalités fait que les mieux lotis vivent encore mieux.
Mais les bénéficiaires des inégalités ne sont pas seulement une poignée de stars ou de PDG très très riches. A l’école, les catégories diplômées tirent profit d’un système éducatif inégal, qui leur est taillé sur mesure : les programmes, les formes de l’enseignement et de l’évaluation, le poids des différentes matières... L’enseignement français est particulièrement proche de la culture des plus diplômés. A l’inverse, la décision de créer des filières de plus en plus précoces - la remise en cause du collège unique - pénalise les enfants issus des familles défavorisées, orientés trop tôt vers des filières qui conduisent à des positions sociales moins favorables.
Dans le domaine de l’emploi enfin, l’ampleur du chômage débouche sur l’existence d’un important volant de travailleurs non qualifiés disponible, ce qui bénéficie aux entreprises. Il maintient la pression sur les salariés en place, limite les revendications salariales et "garantit" la présence d’une main d’oeuvre flexible...
in Observatoire des inegalités
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