Si je repose autrement la question, elle serait plutôt “sommes nous dirigés par ceux que nous avons élus et donc en démocratie” ?
A constater impuissamment le fonctionnement actuel de l’économie, du monde politique et du notre en particulier, on est en droit de se demander s’il y a un pilote dans l’avion gouvernemental qui tient le palonnier et s’il y a une quelconque cohérence autre que celle dictée par les tremblements des marchés boursiers, les gesticulations des vautours du Fmi ou les sentences professorales des agences de notation.
Que le gouvernement français trouve dans cette situation instable, dont la Grèce devient le prototype de joujou libéral, les moyens de mettre en œuvre au nom de la peur généralisée qui s’installe la cure d’austérité budgétaire qu’il n’osait afficher clairement, est une évidence. Pour autant, le voir réagir au moindre soupir des marchés inquiets pour leur porte monnaie ou envieux d’une faillite annoncée qui leur rapporterait gros (1) a quelque chose de pathétique mais malheureusement bien conscient.
Ce que l’on ne peut reprocher à Sarkozy, c’est qu’il a bien choisi ses portes paroles. Voir Strauss Kahn l’ancien socialiste vanté par les siens et promulgué directeur du Fmi venir tenir des sentences sur la cure d'austérité budgétaire qui serait bonne pour les Grecs dans un pays où le smic est 40% moins élevé qu’en France et où la grande majorité des Grecs doit cumuler deux emplois pour survivre, affiche aux yeux de tous de quel bois humaniste on se chauffe chez les sociaux démocrate. Voilà un homme qui une fois élu tiendra aussi bien le manche de l’avion que Sarko lui-même, à l’écoute des bruissements des marchés pour prendre ses ordres et imposer l’austérité sociale et économique comme tout bon libéral qui se respecte.
Le rôle des agences de notation est également le nouvel évangile du gouvernement en place. Qu’une déclaration d’agence un tant soit peu ambigüe s’affiche et c’est à nouveau l’artillerie libérale répressive qui envisage de se mettre en route de peur (bien contrôlée, pas de soucis) de voir un A disparaitre de la notation française, trouvant dans ce nouvel ordre moral financier une nouvelle bonne raison de comprimer les droits sociaux et de réduire le lien social.
Ce qui réunit ce nouveau fonctionnement économique, c’est l’absence de légitimité élective des nouveaux dirigeants masqués de la planète. Les grouillots qui leur servent de porte-voix, ok nous les avons élus, mais les marchés qui spéculent sur notre dos et sur la faillite des pays, les agences qui décident de la solvabilité des Etats en fonction de la rentabilité potentielle que les banques pourront en tirer ou les placards dorés de certains dirigeants qui crachent aux visages des travailleurs smicard de cet planète, est-ce le peuple qui les a élu ?
Bien sûr que non, et pourtant ce sont bien eux qui désormais mènent la politique économique et sociale de nos pays, les fakes qui nous gouvernent consistant simplement à réagir au quart de tour aux désidératas des financiers les plus riches.
Bien sûr, le système étant vicié de l’intérieur, il arrive que la machine spéculative s’emballe, le chacun pour soi de la spéculation affichant les limites de la taille du gâteau dans lequel chacun veut croquer, au point de risquer de scier la branche à euros sur laquelle les libéraux sont assis.
Voilà pourquoi, alors que la banque européenne s’y était toujours refusé par peur de dépréciation de l’Euro et de risque inflationniste, mais surtout par peur d’avouer à tous qu’il peut bien y avoir un pilote dans l’avion, que ce n’est qu’une question de choix politique, et que les marchés peuvent ne pas faire ce qu’ils veulent, elle vient de concocter un plan d’aide européen pour les pays de la zone Euro attaqués par les marchés financiers.
Cette nouvelle gouvernance européenne, saluée hypocritement par tous ceux qui ont toujours tout fait pour qu’elle n’existe pas (2) au nom de la bonne rentabilité des marchés, est une réponse à leur peur généralisée d’extension du cas Grecs qui pourrait toucher ceux qui hier se croyaient à l’abri, car c’est bien connu, dans le système capitaliste, pour qu’il y ait des riches, il faut beaucoup de pauvres et en cas d’emballement incontrôlé du système, les riches d’hier peuvent rapidement devenir les pauvres de demain.
Rien de tel alors que de revenir sur des méthodes au libéralisme peu orthodoxe, mais bien utiles quand il s’agit de sauver l’essentiel, à savoir les gains futurs des spéculateurs qui nous gouvernent.
Les marchés décident, les gouvernements s’exécutent, tel est la loi immuable que le politique actuel nous propose…
(1) ce magnifique système sur lequel repose notre économie a ceci de merveilleusement constructif et durable que le malheur des uns est souhaité par ceux qui ont assuré, au sens propre, la possible faillite de la maison commune représenté par le pays, celle-ci pouvant alors leur rapporter gros si elle se produisait. Et la tendresse bordel….
(2) évidemment ce n’est pas une première, les mêmes économistes libéraux qui nous expliquaient à longueur de presse consentante les bienfaits du système capitaliste, son autorégulation naturelle par la main invisible du marché, nous ont expliqué ensuite ce qu’il fallait faire chez nous après la crise des sub-primes et le surendettement des ménages américains, faits qu'aucun d'entre eux n'avait bien sûr prévu. Les conseilleurs ne sont jamais les payeurs chez les libéraux.
http://daviolo.unblog.fr/2010/05/10/avons-nous-elu-les-marches/
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