Pour la société, une femme de ménage est plus importante qu’un banquier. Selon le rapport « A Bit Rich ? » de The New Economics Foundation, lequel plaide en faveur d’une révision fondamentale de la manière de reconnaître et de rémunérer le travail, la préposée d’un hôpital a plus de valeur pour la société qu’un banquier ou un fiscaliste. Les auteurs de ce rapport se sont basés sur une nouvelle méthode servant à calculer la valeur du travail, afin de briser certains mythes liés aux hauts salaires.
La méthode consiste à regarder au-delà de ce que certaines fonctions reçoivent comme rémunération pour voir comment elles contribuent à la société. Plutôt que de dériver leur valeur sociale de leur rémunération, la méthode cherche à évaluer cette valeur de leur contribution à la société. De plus, les auteurs de cette recherche ont développé une méthode qui tient compte des valeurs économiques, sociales et environnementales que ces fonctions produisent ou détruisent, selon le cas.
Ainsi, The New Economics Foundation pense que des travailleurs comme le personnel de nettoyage ou les ouvriers qui se chargent du recyclage des déchets créent davantage de valeur pour la société. Par exemple, chaque euro versé à une puéricultrice produirait de 7,76 à 10,5 euros d’avantages pour la société. Par contre, les salaires élevés provenant de hauts bénéfices s’expliquent par le fait que les entreprises ne paient pas le coût réel de leurs activités, comme le coût des émissions de gaz à effet de serre. Si le coût réel était payé, certaines prestations seraient remises en question parce que ceux qui remplissent certaines fonctions (des dirigeants d’entreprises polluantes ou des fiscalistes experts des paradis fiscaux) prennent des décisions extrêmement nuisibles à la société.
Les auteurs ont mise en oeuvre leur méthode d’analyse en l’appliquant sur six différents emplois : trois à faible rémunération – préposé à l’entretien, à la récupération et à la petite enfance – et trois à rémunération élevée – un banquier, un fiscaliste et un cadre en publicité. Les résultats confirment que ceux qui ont les plus fortes rémunérations ne travaillent pas nécessairement plus que les moins bien payés, que le secteur privé n’est pas nécessairement plus efficace que le public et que le salaire élevé ne reflète pas le talent…
Les auteurs font une série de recommandations afin de réduire les inégalités et pour reconnecter les rémunérations aux réelles valeurs du travail.
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