Qui sont les 4,2 millions de personnes pauvres [1] ? Le plus souvent, les données présentées demeurent très générales. Au mieux, on observe les taux de pauvreté, très rarement la composition de cette population démunie.
La moitié des pauvres ont moins de 30 ans.
La moitié des pauvres ont moins de 30 ans. 1,5 million ont moins de 20 ans, soit un tiers du total. Un enfant sur dix est touché par la pauvreté. Il ne faut pas faire de contresens à ce sujet : ces enfants sont démunis parce que leurs parents le sont. La population pauvre de moins de 30 ans comprend aussi de jeunes adultes qui ne vivent plus au sein de leur famille : le taux de pauvreté atteint son apogée entre 20 et 24 ans, avec 12,7 %. Pas moins de 700 000 jeunes de 20 à 29 ans vivent dans la pauvreté.
La population pauvre est aussi un peu plus souvent féminine et vit au sein d’une famille monoparentale.
Les femmes sont 2,3 millions [2] à être dans ce cas, soit tout de même 300 000 de plus que les hommes. Elles représentent 53,5 % des pauvres. Une partie d’entre elles sont des femmes à la tête d’une famille monoparentale. Un million de personnes vivant dans ce type de famille sont pauvres, soit 22 % de l’ensemble des personnes pauvres avec un taux de pauvreté de 17,5 %. Seuls 3 % de personnes qui vivent dans un couple sans enfant sont pauvres, mais c’est le cas d’une personne seule sur dix. Les couples avec enfants sont moins souvent pauvres que la moyenne (5,9 %), mais ils sont très nombreux et rassemblent 41 % des personnes pauvres.
Les non-diplômés sont plus souvent pauvres.
Ne pas arriver à décrocher un titre scolaire est un lourd handicap en France. Le taux de pauvreté des personnes sans diplôme est de 7,5 %, contre 3,2 % pour les bac+2. Au total, 45 % des pauvres n’ont aucun diplôme, alors que 12 % disposent au moins du niveau bac+2. Cette situation se reflète dans le paysage social de la pauvreté : 60 % des pauvres vivent dans un ménage dont la personne de référence est ouvrière, employée ou inactive. Plus de 8 % des ouvriers et employés sont pauvres, contre 1,5 % des cadres supérieurs.
Ne pas avoir d’emploi fragilise.
Enfin, compte tenu des faibles indemnités versées aux demandeurs d’emploi et en particulier aux jeunes et à ceux en fin de droits, le taux de pauvreté atteint 25 % chez les chômeurs. Il est de 14 % chez les inactifs mais aussi de 11 % - presque le double du taux moyen - chez les indépendants. Inactifs et chômeurs forment à eux seuls la moitié de la population démunie.
Etrangers et immigrés : 16 % de pauvres |
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La pauvreté frappe très lourdement les personnes d’origine étrangère. Malheureusement, on ne dispose pas de données pour l’année 2008 et les données 2007 portent uniquement sur le seuil de 60 % du niveau de vie médian. Sur ces bases, les immigrés représentaient 22,8 % de l’ensemble des personnes pauvres. Leur taux de pauvreté était 2,8 fois supérieur à la moyenne, ce qui aboutirait à un taux de 16 % sur la base du seuil à 50 % du niveau de vie médian. |
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Les seuils de pauvreté utilisés |
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Dans cet article, nous utilisons le seuil fixé à la moitié du niveau de vie médian. Une personne est considérée comme pauvre dès lors que son niveau de vie (revenus après impôts et prestations sociales) est inférieur à 50 % du niveau de vie médian (revenu pour lequel autant gagnent moins, autant gagnent davantage). Le seuil est donc de : 791 euros pour une personne seule 1 186 euros pour un couple sans enfants 1 661 euros pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans 1 975 euros pour un couple avec deux enfants de plus de 14 ans Nb : le seuil est un niveau maximum, les personnes peuvent disposer d’un niveau de vie très inférieur. |
[1] Au seuil à 50 % du niveau de vie médian
[2] Tous âges confondus
http://www.inegalites.fr/spip.php?article1372
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