François Marginean - Mondialisation.ca, Le 11 janvier 2011
Voilà venu 2011. Bonne année. Et bonne chance! Car selon tous les indicatifs financiers et économiques, les choses ne vont pas s’améliorer cette année. En fait, elles risquent de devenir encore plus glauques.
La classe moyenne est en passe d’appartenir à la classe pauvre, pendant que les riches en empilent davantage pour ainsi agrandir le fossé entre ces deux classes qui resteront: les extrêmement pauvres et les ultra riches. C’est la tiers mondialisation des pays riches… qui ne le sont déjà plus vraiment. Tous les pays occidentaux croulent sous les dettes qui disons-le clairement, sont simplement impossibles à rembourser. Certains peuvent croire que cela n’est qu’un cycle normal ou un accident de l’économie, mais plus ça va, plus cela a l’air d’un terrorisme économique bien organisé. Assistons-nous à la démolition contrôlée de l’économie mondiale? À vous d’en juger.
Et si ce chaos était causé volontairement et par avarice? En créant un problème, on force une réaction qui demande alors une solution qui est en fait déjà préparée d’avance pour servir les intérêts de ceux qui s’enrichissent toujours de ces crises économiques. Une économie planifiée pour un nouvel ordre mondial qui passe par les systèmes financiers, dans le but d’asservir la population mondiale par la dette et le contrôle de la création de la monnaie.
Portrait de l’économie
Aux États-Unis, pour la première fois depuis 2008, l’inflation frappe les consommateurs de plein fouet. Les prix de la nourriture ont augmenté 50% plus rapidement que l’inflation générale en 2010, surpassés seulement par les couts de transport et des soins de santé, selon les chiffres publiés dernièrement par le U.S. Bureau of Labor Statistics. Des économistes prédisent que cela n’est que le début. Alimenté par les couts plus élevés du blé, maïs, sucre, soja et de l’énergie, les consommateurs pourraient voir leur prix d’épicerie augmenter de 4% d’ici la fin de l’année. Toutes les évidences pointent en direction d’une augmentation dramatique des prix de la nourriture à l’échelle planétaire, incluant la possibilité de connaitre des pénuries. Ces pénuries pourraient être causées par un mélange de températures froides et d’actes manqués de la part du gouvernement.
Le prix du pétrole vient d’atteindre des sommets pas vus depuis plus de deux ans, à $92,58 le baril, avant de redescendre momentanément sur le NYMEX. Cela n’avait pas été vu depuis octobre 2008. Joe Petrowski, directeur général de Gulf Oil et du Cumberland Gulf Group, a déclaré sur CNBC que le prix du pétrole pourrait monter jusqu’à $150 le baril d’ici cet été. De plus, l’Inde est en train de considérer l’abandon du dollar américain dans ses transactions de pétrole avec l’Iran. La monnaie de remplacement serait le yen japonais et le dirham émirati. Les États du Golfe persique ont tenu des discussions privées avec la Russie, la Chine, le Japon et la France pour remplacer le dollar américain par un panier de monnaies pour effectuer les échanges de pétrole, selon ce qu’a révélé le journal britannique The Independent.
Selon le Centre for Economic and Business Research, l’euro a seulement 20% de chance de survivre sous sa présente forme au cours des dix prochaines années. Il se pourrait même que la zone européenne ne survive pas l’année. Le directeur Douglas McWilliams pense que le niveau de vie des européens devrait diminuer de 15% dans les plus faibles économies et que les dépenses gouvernementales soient coupées pour préserver une monnaie unique. Le CEBR averti que les problèmes financiers qui ont amputé la Grèce et l’Irlande vont se propager aux autres pays européens aux prises avec des dettes faramineuses. Selon le rapport, il pourrait y avoir une crise de la zone européenne au printemps, « si ce n’est pas avant », avec l’Espagne et l’Italie dans la mire de tir. M. McWilliams opine que pour sauver la monnaie unique européenne, il faudrait couper drastiquement dans le niveau de vie en Irlande, Grèce, Espagne, Portugal, et en Italie en plus de réduire leurs dépenses gouvernementales de l’équivalent de 10% de leur PIB.
Aux États-Unis, la liste des villes majeures qui vont manquer d’argent pour les fonds de pension s’allonge. Plusieurs villes sont dans le trouble. Voici une liste des dix principales villes qui sont menacées par ce manque de fonds de l’ordre de 1 à 122 milliards de dollars d’ici une dizaine d’années: Philadelphie, Chicago, Boston, Cincinnati, St Paul, Jacksonville, New York City, Baltimore, Détroit et Fort Worth. Une étude indépendante de Standford fait état d’un manque de plus de $500 milliards pour le système des fonds de pension de la Californie. De nouvelles lois sur les fonds de pension sont proposées pour forcer les municipalités à augmenter les taxes foncières de 60%. Ajoutez à cela un fait inquiétant: commençant le 1er janvier 2011, plus de 10 000 Baby Boomers vont atteindre l’âge de la retraite, soit 65 ans. Cela continuera de se produire à chaque jour pour les prochaines 19 années. Les statistiques pointent en direction d’une sévère crise des fonds de pension.
En réalité, c’est une centaine de villes américaines qui font face à la banqueroute en 2011, faisant défaut sur leur dette cumulée qui atteint les 2 trillions de dollars ($2000 milliards), ce qui risque de faire dérailler davantage l’économie des États-Unis. Les villes européennes sont aussi en danger: Florence, Barcelone, Madrid, Venise sont toutes dans le trouble. 2011 sera l’année des faillites municipales, selon plusieurs analystes comme Meredith Whitney. Cette tendance risque de s’accélérer sauvagement cette année.
Ce qui est a été fait aux futures générations durant les 3 dernières décennies est absolument criminel. Il y a 30 ans, la dette nationale des États-Unis était tout juste sous la barre d’un trillion de dollars. Aujourd’hui, la dette officielle est 14 fois plus élevée et les années à venir ont l’air absolument apocalyptiques à ce point-ci. Les enfants et les générations suivantes ont été rendus esclaves de dettes perpétuelles. Cet article donne 17 statistiques concernant la dette nationale américaine. En voici quelques-unes:
#1 En date du 28 décembre, la dette nationale était de $13,877,230,355,933.00.
#2 Si le gouvernement fédéral commençait à ce moment même à rembourser la dette nationale à un taux d’un dollar par seconde, cela prendrait plus de 440 000 ans pour rembourser la dette nationale.
#3 Si le gouvernement fédéral commençait à rembourser la dette nationale à un taux de 10 millions de dollars par jour, il faudrait approximativement 3800 ans pour rembourser la dette nationale.
#2 Si le gouvernement fédéral commençait à ce moment même à rembourser la dette nationale à un taux d’un dollar par seconde, cela prendrait plus de 440 000 ans pour rembourser la dette nationale.
#3 Si le gouvernement fédéral commençait à rembourser la dette nationale à un taux de 10 millions de dollars par jour, il faudrait approximativement 3800 ans pour rembourser la dette nationale.
#4 La dette nationale américaine augmente d’environ $4 milliards quotidiennement.
#5 Le gouvernement US emprunte environ 2,63 millions de dollars chaque minute.
#6 Il est prévu que le gouvernement américain devra payer 900 milliards de dollars seulement en intérêts sur la dette nationale d’ici 2019.
#6 Il est prévu que le gouvernement américain devra payer 900 milliards de dollars seulement en intérêts sur la dette nationale d’ici 2019.
#7 Un trillion de billets de $10 collés ensemble, ferait le tour de la planète plus de 380 fois. Ce montant d’argent ne serait pas encore suffisant pour rembourser la dette nationale américaine.
#8 Le Congrès américain a augmenté la limite de la dette fédérale six fois en tout juste trois ans.
#9 Le 111ième Congrès a ajouté plus à la dette nationale que les 100 premiers Congrès combinés.
#9 Le 111ième Congrès a ajouté plus à la dette nationale que les 100 premiers Congrès combinés.
Si c’est chiffres semblent impressionnants, comparons-les avec ceux du Dr. Kotlikoff, professeur en économie à l’Université de Boston, qui lui possède les chiffres officiels pour 2010 provenant directement du Congressional Budget Office qui a publié son rapport officiel en juin dernier – Long-Term Budget Outlook. Selon ce qu’a calculé Kotlikoff, la dette nationale se chiffre en vérité à $202 trillions, ce qui est 15 fois le montant de la dette officielle.
Qu’est-ce qui sera fait pour contrôler cette dette montante? Rien. Au contraire, le gouvernement américain songe plutôt à augmenter encore une fois la limite maximale d’endettement à $14,3 trillions. Si le Congrès américain refusait d’entériner cette décision, le pays risque de faire défaut sur ses obligations.
Au Canada, la crise économique menace de limiter la croissance future du PIB, à moins que, nous dit-on, le gouvernement élimine les barrières empêchant les financiers étrangers de prendre possession de tout ainsi que celles bloquant les personnes âgées de travailler, selon un rapport publié la semaine passée, par le Centre for Study of Living Standards, qui regroupent des économistes liés au Fond Monétaire International (FMI).
La deuxième moitié de 2011 marquera le moment où tous les opérateurs financiers mondiaux vont enfin comprendre que l’Occident ne va pas repayer en totalité une partie significative des emprunts consentis au cours des deux dernières décennies. Selon LEAP/E2020, ce sera autour d’octobre 2011 que cette situation explosive sera révélée au grand jour, en raison de la chute d’un grand nombre de villes et d’États des États-Unis, pris dans une situation financières inextricable découlant de la fin du financement fédéral de leurs déficits, tandis que l’Europe fera face à un très important besoin de refinancement de la dette.
Des hommes d’affaires ont laissé entendre dans un article du journal The Telegraph , que les taux d’intérêts devront être multipliés par six au cours des deux prochaines années pour contenir l’inflation montante. Cela amènera une douleur financière à plus de sept millions de propriétaires de maisons qui possèdent des prêts hypothécaires à intérêts variables.
En 2010 aux États-Unis, la Federal Deposit Insurance Corp. (FDIC) a enregistré un nombre record de 157 faillites bancaires, du jamais vu depuis 1992. 860 institutions bancaires en problème étaient sur la liste de la FDIC en date du 30 septembre 2010.
Bref, la classe moyenne est systématiquement effacée et réduite à néant, autant en Amérique qu’en Europe. Voici 22 statistiques qui prouvent sans l’ombre d’un doute que la classe moyenne est systématiquement éliminée de l’existence en Amérique. Les riches deviennent plus riches et les pauvres s’appauvrissent à un rythme effarant. Dans le passé, les États-Unis avaient la plus grande classe moyenne et la plus prospère de l’histoire mondiale, mais maintenant les choses changent à un rythme aveuglant.
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