Lucia Candelise - CECMC - Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine - SPHERE - Sciences, Philosophie, histoire
Dans ma thèse intitulée La médecine chinoise dans la pratique médicale en France et en Italie, de 1930 à nos jours. Représentations, réception, tentatives d'intégration je montre de quelle manière la médecine chinoise a pu trouver une place dans le milieu médical occidental contemporain. Pour cela j'ai choisi de donner à mon travail une approche comparative en prenant l'Italie et la France comme objet d'études du contexte européen. Dans la première partie, je retrace l'histoire de la diffusion de la médecine chinoise en France et en Italie depuis son apparition dans ces deux pays au XXe siècle. J'étudie plus précisément l'apparition de l'acupuncture en France à partir des années 1930 jusqu'à nos jours en décrivant la naissance et l'évolution des principales sociétés d'acupuncture et de médecine chinoise françaises, leurs activités d'enseignement et leurs démarches pour une reconnaissance de cette pratique de soin au sein du milieu médical conventionnel. Je m'attache aussi à décrire les œuvres des principales personnalités, souvent des médecins acupuncteurs, qui ont participé à la diffusion de la médecine chinoise et de l'acupuncture dans l'hexagone. Dans ma deuxième partie, je décris la situation de la médecine chinoise en Italie et son évolution depuis les années 1970. Je montre comment la pratique de l'acupuncture dans ce pays a été influencé par l'enseignement et le savoir médical venant de France jusqu'aux années 1990 et comment elle s'est ensuite petit à petit démarquée de l'acupuncture française pour s'ouvrir à d'autres références venant directement de Chine, d'Angleterre et des États-Unis. Dans ma troisième partie, je combine les données quantitatives que j'ai recueillies avec mes sources qualitatives pour mettre en place une véritable comparaison entre les situations observées en France et en Italie. J'ai en effet étudié année par année les écoles françaises et italiennes et y ai relevé le nombre des médecins inscrits puis j'ai confronté ces données aux statistiques nationales d'évolution des inscrits dans les facultés de médecine. J'ai aussi utilisé des données quantitatives venant des fédérations nationales des acupuncteurs pour les confronter au nombre des médecins en exercice. Pour ce qui est de mes sources qualitatives, j'ai utilisé les résultats de mon enquête par questionnaires, que j'ai analysés selon la Grounded theory formulée par Anselm Strauss , les entretiens avec des médecins acupuncteurs, des responsables des services hospitaliers et des responsables au niveau régional des projets de diffusion de la médecine chinoise (soit en tout quarante-trois entretiens en Italie et trente en France) et enfin mon travail de terrain dans cinq hôpitaux français et italiens (quatre hôpitaux français et un hôpital universitaire italien). Dans cette partie je m'attache à montrer comment l'acupuncture et la médecine chinoise sont perçues en France, principalement par les praticiens eux-mêmes et en quoi cette conception diffère de celle des médecins praticiens italiens. La quatrième partie de ma recherche porte sur le travail de terrain mené auprès des médecins acupuncteurs dans cinq hôpitaux français et italiens. J'ai consacré ces cas d'études à l'observation et l'analyse de différentes situations d'exercice de l'acupuncture dans des milieux de soin publics où la médecine conventionnelle est largement dominante. Mon but était de montrer comment l'acupuncture peut être intégrée dans le contexte médical orthodoxe et les difficultés rencontrées par les médecins la pratiquant de porter leur exercice dans un milieu médical conventionnel. - 1-text.pdf
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