Les Journées de l’économie, Lyon, novembre 2008 - La vie des idées Florian Mayneris
Les intervenants de la table ronde, économistes mais aussi représentants des pouvoirs publics, se sont livrés à un tour d’horizon de nos connaissances sur le comportement des différents acteurs de la santé et sur les chantiers à défricher dans les années à venir. La difficulté à introduire un questionnement économique dans la régulation du système de santé a notamment été soulignée.
Intervenants : Michel Mougeot (professeur de sciences économiques, Université de Besançon), Marie-Odile Carrère (professeur de sciences économiques, Université Lyon 1), Pierre-Yves Geoffard (directeur de recherche, CNRS), Pierre-Jean Lancry (directeur de la Santé, Mutualité Sociale Agricole), Lise Rochaix (présidente de la Commission Évaluation économique et de santé publique).
Sommaire des vidéos : Entretien avec Pierre-Yves Geoffard, directeur de recherche au CNRS. (Version audio disponible) Extraits de la table ronde :
Depuis 1996 est discuté chaque année au Parlement le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), exercice destiné à planifier la croissance des dépenses et leur financement afin de limiter les déficits. Le PLFSS de 2008 marque la volonté d’un retour à l’équilibre des dépenses de santé pour 2011. Alors que les plans anti-déficits ont longtemps obéi à une logique macroéconomique et comptable (déremboursements, rationnement de l’offre) sans parvenir à endiguer le creusement du déficit de la sécurité sociale, on assiste depuis quelques années à une réflexion croissante sur la définition et la mise en place de politiques incitatives, fondées sur une analyse microéconomique des comportements des acteurs de la santé (tarification à l’activité, incitations pour les médicaments génériques, franchises médicales, etc.).
Les intervenants de la table ronde, économistes mais aussi représentants des pouvoirs publics, se sont ainsi livrés à un tour d’horizon de nos connaissances sur le comportement des différents acteurs de la santé et sur les chantiers à défricher dans les années à venir.
La difficulté à introduire un questionnement économique dans la régulation du système de santé a été soulignée. Pour beaucoup de praticiens, la médecine ne saurait être une affaire d’argent et l’idée que la croissance économique ne nous permet pas de tout financer de la même manière a eu, et a encore parfois, du mal à s’imposer. Néanmoins, l’analyse « médico-économique » a aujourd’hui sa place, en particulier au sein de la Haute Autorité de Santé.
L’étude économique de la santé est tout à fait spécifique par son objet même et ne saurait échapper à un raisonnement éthique. Ainsi, si l’on doit changer de stratégie en matière de prise en charge des dépenses de santé, quel critère peut-on adopter ? Comment allier la prise en compte de l’efficacité et des coûts ? En la matière, l’étude d’expériences étrangères peut servir de base à la discussion. Les Britanniques, en particulier, ont réalisé un important travail sur ces questions.
D’un point de vue plus empirique, l’impact de la participation financière des usagers sur les dépenses de santé a été abordé. Une expérience conduite aux États-Unis dans les années 1970 a montré que l’augmentation de la participation financière des usagers réduisait de manière non négligeable les dépenses de soins ambulatoires mais était sans effet sur les soins hospitaliers. Toutefois, jusqu’où peut-on aller en la matière sans renoncer à des objectifs de solidarité, de partage des risques et d’égalité dans l’accès aux soins ?
Par ailleurs, si la régulation de la demande est nécessaire, les intervenants ont aussi souligné qu’elle devait être alliée à une régulation de l’offre de soins. Alors que la voie est ouverte à l’hôpital, les avancées sont pour le moment quasi inexistantes en ce qui concerne la médecine de ville.
Entretien avec Pierre-Yves Geoffard, directeur de recherche, CNRS. Propos recueillis par Florian Mayneris pour La Vie des Idées.
Entretien avec Pierre-Yves Geoffard, directeur de recherche, CNRS.
Uma das piores armadilhas construída na mitologia contemporânea do progresso é a noção de que o caminho para sair de qualquer dificuldade é continuar a andar pelo mesmo caminho, e fazê-lo ainda mais depressa.
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