Emmanuelle Le Texier
"La permanence de la ségrégation spatiale des populations d’origine hispanique dans les barrios (enclaves ethniques) des métropoles américaines a tour à tour été expliquée en termes culturalistes («culture de pauvreté») et structuralistes (sous-prolétariat ou underclass). Toutefois, depuis la fin des années 1980, l’application de ces modèles aux barrios se heurte à des approches qui insistent sur le caractère volontaire de l’exclusion. À l’inverse des ghettos noirs, le barrio résulterait des choix individuels, du désir de vivre ensemble dans des quartiers culturellement homogènes. Les logiques communautaires remplaceraient donc les logiques d’exclusion. Ce changement de paradigme s’inscrit dans une réflexion à double tranchant qui vise à légitimer d’une part, le «droit à la différence», et d’autre part, le retrait de l’intervention étatique dans les espaces marginalisés des villes américaines."in Raisons politiques, n.º 15, 2004/3
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