Datant pour une part des années 30 mais publiée tardivement, poursuivie jusqu’à la fin des années 80, l’œuvre de Norbert Elias est désormais connue et intégrée dans le patrimoine des sciences humaines (sociologie, histoire, sciences politiques, anthropologie). Sa réception, longue et laborieuse, a suivi des chemins et des rythmes très différents selon les pays et les disciplines. Tout n’est d’ailleurs pas encore publié à ce jour.
Cette œuvre en marge des modes universitaires a soulevé quelques critiques, sur la forme ou le fond : 1) du côté de l’histoire et des études politique l’analyse du processus de civilisation, comme beaucoup de grandes synthèses, s’est vu reprocher des absences, des erreurs de perspective ou des insuffisances documentaires ; elle s’est heurté au problème des retours de violence, butant en particulier sur l’holocauste. 2) Du côté des sociologues, l’outillage conceptuel a souffert de la comparaison avec des œuvres plus récentes mais diffusées avant la sienne (celle de Bourdieu par exemple) ; certaines notions ont pu aussi être mises en question, en particulier celle, centrale dans la sociologie d’Elias, de configuration.
C’est pourquoi la dernière partie de cet article tente de compléter l’outillage autour de cette notion de configuration par la définition de celle de plateforme mobile de communication. Cet outillage renforcé, complété par quelques notions annexes, devrait permettre : 1) de réactualiser Elias ; 2) de favoriser l’émergence d’une anthropologie des moments fondateurs et des basculements collectifs.
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