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09/11/2010

C’est l’Europe des sacrifices

 Patrick Le Hyaric

Tous les pays européens sont aujourd’hui enserrés dans les politiques européennes issues du traité de Maastricht et de Lisbonne. Partout, ce sont de durs sacrifices qui sont demandés au monde du travail, des retraités, de la jeunesse. Partout, la sécurité de l’emploi est remplacée par la précarité derrière ce vocable choc de « flexsécurité ». Partout, les petits et moyens agriculteurs affrontent de plus en plus de difficultés et de souffrances.
En France, depuis des mois, plus de la moitié des nouveaux emplois sont en contrats précaires. Au Royaume-Uni, ce sont 500 000 emplois publics qui sont menacés ; en Grèce, c’est la cure d’austérité ; au Portugal on abaisse les salaires et on augmente la TVA de 5% ; dans l’est de l’Europe, c’est une alliance entre le Fonds Monétaire International et les institutions européennes qui ajoutent des sacrifices aux sacrifices.
En France, c’est la réduction des budgets publics et des services publics, la déstructuration des collectivités locales, l’augmentation des prélèvements sur les revenus du travail ou des retraites, la casse de la retraite à 60 ans et le projet d’une taxe pour payer la dépendance.
Voilà que dans ce contexte le Conseil européen demande de « serrer encore plus la vis au monde du travail et des retraités », alors que le monde de la finance pavoise. La spéculation et les profits augmentent au détriment de la rémunération du travail. De plus, le Conseil européen veut s’ériger en tribunal contre des Etats en leur infligeant des sanctions financières, voire leur interdiction de voter au sein de ce même Conseil, s’ils n’appliquent pas ces choix d’austérité et de destruction du travail. C’est l’autoritarisme de plus en plus poussé pour soutenir la violence de la dictature du capital. M. Sarkozy et Mme Merkel ont même demandé de changer le traité de Lisbonne pour le rendre de plus en plus dur afin de faire appliquer les sacrifices au peuple, avec une discipline de fer. Ce n’est sûrement pas l’Europe protectrice qui se construit. C’est l’Europe des sacrifices pour les plus modestes et l’Europe de l’argent pour les puissants.
Dans ce cadre, est envisagée une réduction des crédits affectés à la politique agricole européenne. Ceci augure très mal de la prochaine réforme de la PAC.
Les peuples ne se laissent pas faire ! De tous les pays, comme en France, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Roumanie, les citoyens se lèvent et agissent contre les diktats de la finance.
C’est cette solidarité qui permettra de forcer la porte d’une autre Europe sociale et démocratique. Celle-ci passe par le démantèlement de ce qui est appelé « pacte de stabilité », qui n’est qu’un pacte entre les puissances d’argent pour imposer un pacte d’austérité contre les peuples.
A la place il faut inventer un  pacte citoyen  européen de développement  humain, de progrès social et environnemental, avec un nouveau rôle de la Banque centrale européenne, associée à un nouveau système de banque, devenant la propriété des citoyens et géré pour l’intérêt commun. Cela implique une fiscalité qui pénalise le capital spéculatif et favorise le travail, les investissements utiles, la recherche. Cela implique aussi un crédit favorable à l’emploi, à l’agriculture et à de nouveaux services publics.
Le traité de Lisbonne mine les pays européens, fait souffrir les peuples. Le débat pour en sortir et le changer doit reprendre.

http://patricklehyaric.net/2010/11/02/c%E2%80%99est-l%E2%80%99europe-des-sacrifices/

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