Les représentants de l'Union européenne et du FMI entament ce lundi à Lisbonne des négociations politiques avec les autorités portugaises pour définir le montant, et surtout les conditions, d'un plan de sauvetage financier qui doit être conclu d'ici la mi-mai.
Après les évaluations "techniques" menées la semaine dernière par des experts de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fond monétaire international (FMI), leurs chefs de mission entrent en scène pour aborder le vif du sujet avec le gouvernement démissionnaire portugais. Ces discussions se tiendront "dans la discrétion" et pourraient durer une semaine, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la délégation de la Commission européenne au Portugal.
Les Allemands Jürgen Kröger et Rasmus Rüffer seront respectivement à la tête des délégations de la Commission et de la BCE, tandis que la mission du FMI sera dirigée par le Danois Poul Thomsen, qui a déjà joué ce rôle en Grèce il y a un an. Côté portugais, le ministre des Finances Fernando Teixeira dos Santos et le ministre porte-parole du gouvernement Pedro Silva Pereira se partageront la "double tâche" de conduire les négociations et de tenir les partis d'opposition au courant de leur progrès, a précisé M. Socrates.
- Le gouvernement socialiste et l'opposition de droite s'entendent sur l'austérité
Le gouvernement socialiste et l'opposition ont convenu mercredi dernier d'ouvrir des négociations discrètes en vue d'un compromis politique, qui permette au Portugal de s'engager sur le futur programme d'austérité "indépendamment du résultat des élections", selon M. Silva Pereira.Le chef de l'opposition de centre-droit et favori des sondages, Pedro Passos Coelho, a réaffirmé qu'il était prêt à soutenir les efforts du gouvernement, tout en réclamant une "mise à plat" préalable de la situation financière du pays, plombé en 2010 par un déficit public de 8,6% du PIB et une dette de 159,5 milliards d'euros (92,4% du PIB).
La démission de M. Socrates, dont le gouvernement minoritaire a été désavoué par le rejet au Parlement d'un nouveau plan d'austérité, a plongé le pays dans une crise politique qui a accentué la pression des marchés financiers, inquiets pour sa solvabilité.
- Aide contre programme d'ajustement
L'Union européenne comme le FMI se sont déjà dits prêts à aider le Portugal, mais à la stricte condition que Lisbonne adopte d'ici la mi-mai un "programme d'ajustement" qui devra impliquer "les principaux partis politiques", en raison des élections législatives anticipées qui se tiendront le 5 juin. Ce plan d'aide, d'un montant estimé à environ 80 milliards d'euros par le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn, sera assorti de mesures d'austérité "ambitieuses" et d'une politique de "croissance et compétitivité" alliant réformes structurelles et privatisations.
La conclusion d'un accord d'ici la mi-mai est crucial pour le Portugal, qui doit rembourser le 15 juin près de 5 milliards de dette. Dans ce contexte, l'Etat testera à nouveau les marchés mercredi, pour tenter de lever 750 millions à un milliard d'euros à court terme.
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